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Expo solo Kryptoglyphe(s)

SEIZE Happywallmaker _ Kryptoglyphe(s) 


Vernissage le jeudi 4 mai 2023 de 17h30 à 21h00  Marc Minjauw Gallery Place Stéphanie 2 / 9, Passage Galerie Louise Bruxelles


 

 

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Entre substrats et reliquats, les Kryptoglyphes de SEIZE négocient un impérieux virage. Préambule nécessaire à la compréhension de cette nouvelle page, nous nous permettrons une très courte digression terminologique. Provenant de la racine grecque kruptos, le préfixe crypto signifie caché, occulté. De même origine, le suffixe glyphe renvoie à la représentation graphique d’un signe. Soit le dessin particulier d’un caractère dans une certaine police. Plus simplement, une écriture. Ces balises sémiologiques nous servent à comprendre, sans effet de manche, que les œuvres de SEIZE sont à envisager comme autant de « lettres » formant un alphabet venu d’un autre monde. Un langage abstrait, multipliant les messages codés, dont l’artiste ne livre pas les clés. En dispose-t-il, lui-même?

 

Itinéraires indéchiffrables, ces toiles minimalistes nous apparaissent comme la décantation ultime et suprême de ses compositions précédentes (des réseaux de motifs complexes se dispersant dans tous les sens et multipliant les teintes franches). Alchimiste séparant tous ses ingrédients, SEIZE livre à présent des toiles réduites à un motif, à une couleur. Sans rupture mais en second lieu, il dissèque tout ce vocabulaire familier développé depuis de longues années. Plus qu’un retour au calme, nécessaire et subséquent à la frénésie d’une mécanique qui s’emballe, ces Kryptoglyphes isolés gagnent en puissance et en résonance. Pactisant avec une forme d’ascétisme, l’artiste accède à la quintessence de son art. Une pratique apprise dans la rue. Il avait seize ans. Et parce que le naturel revient invariablement, SEIZE conserve du street art certains codes. Il cultive les grands formats se rapprochant de l’impact visuel qu’il obtient dans l’espace urbain. Autre réminiscence, il travaille sur la toile écrue. Soit une surface non préparée avec toutes ses aspérités. Reliquat de la rue, ce support offre un contraste des plus intéressants avec le tracé de ce réseau de lignes à l’épaisseur continue, d’une netteté absolue.

 

Bien de traits communs fédèrent les composants de cet alphabet alternatif. À l’origine de toutes choses, le cercle s’impose comme le premier élément. C’est à partir de cette forme élémentaire, symbole de perfection, que SEIZE élabore une histoire. En toute spontanéité, il trace ces réseaux qui partagent encore une particularité : tous se confrontent aux bordures de la toile, questionnant ses frontières… Comme si le récit se poursuivait ailleurs, dans une autre réalité. Une façon de s’échapper ? Un acte manqué ? L’artiste lui-même signe ses œuvres sur le côté, comme l’ultime tentative de s’absoudre ou de se dérober… Le mystère reste entier.

 

Gwennaëlle Gribaumont

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